vendredi 31 mai 2019

Sablage au bicarbonate (1) Bloc cylindres

Réservoir de média

Déjà, je prépare mon réservoir de média (ici, le bicarbonate de soude).

J'utilise un ancien bidon étanche, mais le problème est que sur le fond plat, le bicarbonate ne s'écoule pas facilement vers la buse de succion. En fait, ça fait un trou, et le bicarbonate autour reste où il est, sans s'écouler vers la buse.

J'ai donc acheté un gros entonnoir en plastique, d'un diamètre presque identique au bidon, dont j'ai coupé le tube, et que j'ai collé au fond du bidon. Ainsi, même si je perds du volume, j'ai un fond conique qui permet au média de mieux s'écouler vers la buse.







Premiers essais

A la suite du démontage du bloc cylindres, je l'avais bien nettoyé à l'essence pour dissoudre au maximum les résidus gras, mélanges d'huile et de crasse. Ça fera ça en moins à retirer au sablage, et de plus, je ne veux pas trop salir le média dès le début pour pouvoir le réutiliser plusieurs fois.

Les premiers essais de sablage au bicarbonate de soude donnent un résultat plutôt satisfaisant, même si il reste encore des traces noires sur l'alu après le sablage. Sur ces photos, on voit quand même bien la différence entre le côté sablé et le côté non-sablé.

Sablé
Non-sablé

Voici le bloc cylindres après la première session de sablage au bicarbonate de soude (vidéo image/image).


Rinçage à l'eau

Même si c'est loin d'être fini, pour voir si le bicarbonate disparait effectivement bien dans l'eau (contrairement au verre, voir ce post sur l'introduction au sablage), je rince le bloc moteur dans l'eau claire. Et effectivement, tout le résidus de bicarbonate (poudre blanche) disparait dans l'eau. C'est top !


Reprise du sablage

Suite du sablage du bloc cylindre (vidéo image/image).


Rénovation vitre cabine de sablage

Un des problèmes que je rencontre avec ma cabine de sablage faite maison, c'est que le média attaque pas mal le plexiglas que j'utilise comme vitre. C'est un matériau tendre, et les projection de bicarbonate le dépolissent rapidement. Donc ce n'était pas cher, mais ça ne dure pas très longtemps.


Je tente donc de lui redonner de la transparence avec un polish pour phare de voitures (Turtle Wax) qu'il me reste de la Suède. J'avais du repolir les phares de la C5 là bas, car ils sont attaquées par les projection de neige et de sel quand on roule l'hiver, et se dépolissent très vite.


Et ça marche pas mal.


Par contre, je suis bien conscient qu'à un moment, ça ne marchera plus, et qu'il faudra changer la vitre.

Suite du sablage

Voici suite de la progression du sablage du bloc cylindre au bicarbonate de soude (en vidéo image/image)


J'arrête là pour le bloc cylindre, et je vais voir ce que ça donne avec la culasse.


Le Bicarbonate : le top pour retirer la calamine

Juste après le démontage de la culasse, les chambres de combustion ressemblaient à ça




Après un court sablage au bicarbonate, sans insister, elles ressemblent à ça :


Prometteur !

Mais avant d'aller plus loin, il me faut démonter les soupapes, c'est l'objet du prochain post.


jeudi 30 mai 2019

Le sablage des pièces moteur - Intro.

Mon objectif est de sabler toutes les pièces visibles du moteur pour pouvoir le repeindre afin qu'il retrouve une l'apparence du neuf. Et il y a du boulot !


Mais le moteur de la Kawasaki GPZ 550 est en alu. Cache AAC, culasse, bloc cylindres, et autres couvercles et carters sont en fonte d’aluminium, et il ne faut pas sabler ces pièces n'importe comment et avec n'importe quoi.

Le sable : non

Après beaucoup de lecture sur internet, il apparait que le sable est déconseillé pour l’aluminium. Il est trop agressif sur l'alu qui est un matériau tendre, et attaquerait trop la surface. Pour l'alu, ce qui est préconisé, c'est le microbillage. Ça a du sens : je me rappelle que toutes les pièces en alu que non commandions à nous sous-traitants dans mon dernier emploi (fabrication de machine outils spéciales) étaient microbillées, qu'elles reçoivent un revêtement après coup ou pas.

Les microbilles de verre : oui, mais pas partout

Le microbillage est un sablage par projection de micro billes de verre à la place du sable. Plus fragiles que le sable, elles se cassent à l'impact et attaquent bien moins la surface des pièces en alu.

Les microbilles de verre ne sont pas faciles à trouver sur internet, à part à des prix prohibitifs ou dans quantités insuffisantes. Après beaucoup de recherche, j'ai finalement acheté 25kg de microbilles de verre sur un site néerlandais : Oberflächentechnik Seelmann.




25kg Granulat de verre 200 - 300µm (9001-3)   1 15,33 EUR 15,33 EUR
Expédition pour 25kg Granulat de verre 200 - 300µm (FR) 1 16,00 EUR 16,00 EUR
Montant total: 31,33 EUR

Voici le site : https://ots-store.com/
Voici le lien vers l'article : https://ots-store.com/25kg-Granulato-di-vetro
Expédié 24h après la commande, et livré en 5 jours chez moi.

Les microbilles de verre sont conditionnées dans un gros double sac en Kraft très solide.

Bon, ça fait mal au #@& de faire venir du verre du fin fond des Pays-Bas, comme s'il n'y en avait pas près chez moi, mais les marchands sur internet sont vraiment parfois hors des réalités en ce qui concerne les prix. Et ça fait aussi un peu mal au #@& de payer autant de port que de produit !

Mais au final, avec un prix au kg, port compris, à  1,25€, je n'ai pas trouvé mieux en France.

Cependant, le microbillage, comme il est malgré tout légèrement agressif pour les surfaces, est bien entendu déconseillé sur toutes les surfaces sensibles et qui doivent rester parfaitement lisses : portées de joint, cylindres, pistons, portées de paliers, etc. De plus, sur les pièces moteur style bloc-cylindres ou culasse, qui possèdent des conduits interne d'huile (et d'eau dans le cas d'un moteur à refroidissement par eau), il faut impérativement éviter que des billes de verre n'aillent se loger dans ces conduits. On comprend aisément les conséquences que ça aurait d'avoir des billes de verre mélangées à l'huile pendant le fonctionnement du moteur. Vison d'horreur !

Par contre, sur les pièces qui ne craignent rien, elles sont d'une efficacité redoutable. Voici des photos des premiers essais que j'ai fait après avoir reçu les microbilles (ok, ce ne sont pas des pièces en alu, mais pour la démo, c'est pareil) :

Avant

Avant

Après

Après

Donc oui sur les pièces alu, mais attention aux pièces sensibles, il y a pour cela un autre matériau recommandé.

Le bicarbonate de soude : pour les pièces "sensibles"

Il y a donc un matériau approprié au sablage des pièces moteur "sensibles", c'est le bicarbonate de soude (ou bicarbonate de sodium).

Petites précisions sur le mot "soude"

Même si le mot "soude" est employé et qu'il fait peur, à cause de la soude caustique, que tout le monde connait bien pour son efficacité à déboucher les canalisation, et qui est un produit très corrosif et dangereux (peau, yeux, ingestion, etc), le bicarbonate de soude est lui non-toxique. C'est tout simplement un produit complètement différent.

Comme je l'explique dans un autre blog (celui de la construction de mon Haynes Roadster), au sujet de l'élimination de la rouille par électrolyse, car là aussi on parle de "soude". ce n'est parce qu'on entend "soude" qu'on parle du même produit. Dans le cas de l'électrolyse, il s'agit de cristaux de soude, c'est à dire du carbonate de sodium (Na2CO3), lui aussi totalement inoffensif, et non pas de la soude caustique, c'est à dire de  l'hydroxyde de sodium (NaOH).

Dans le cas du sablage, il faut utiliser du bicarbonate de soude, c'est à dire du bicarbonate de sodium, appelé, aussi hydrogénocarbonate de sodium (NaHCO3), qui n'a rien à voir avec la soude caustique, et qui est non dangereux et non toxique. Le preuve en est qu'on cuisine avec, et qu'on en donne aux animaux comme complément alimentaire.

Par contre, les industriels qui vous vendraient du sable à 100 € le kg en plein désert, exagèrent vraiment sur les prix. Acheter du bicarbonate de soude en supermarché, droguerie ou dans un magasin d'alimentation, même bio, revient horriblement cher au kg, pour un produit on ne peut plus banal et bon marché.

En creusant sur internet, j'ai découvert que les éleveurs l'utilisent beaucoup comme complément alimentaire pour leurs animaux de ferme. Comme j'ai la chance d'habiter à la campagne, et qu'il y a pas mal de boutiques pour agriculteurs dans mon coin, j'ai pu acheter des sacs de 25kg de bicarbonate de soude pour 15 euros, soit 60 centimes le kg !

Je vous laisse vérifier les prix du bicarbonate de soude dans votre supermarché local, mais on est plutôt autour des 5€ du kg, soit plus de 8 fois plus cher ! Et sur les sites de bricolage, c'est encore pire ! On trouve maintenant facilement le fameux pistolet de sablage au bicarbonate de soude (no comment). Et le bicarbonate qui va avec : 34 € le bidon de 5 kg, soit presque 7 € le kg ! Là on est plus de 10 fois plus cher que dans ma boutique de fermier ! C'est vraiment hallucinant.

Il faut donc essayer de trouver du bicarbonate de soude en quantité importante plutôt dans le secteur de l'agriculture que dans les secteurs de l'alimentation ou du bricolage.

Voici celui que j'utilise, du BicarZ, que j'achète en boutique chez RAGT.



Avantages

  • Le bicarbonate de soude n'est pas agressif pour la surface à sabler car il est moins solide qu'elle, quand bien même c'est de l'alu. Il va donc enlever les couches tendres qui se trouvent sur l'alu et que l'on veut éliminer, sans attaquer l'alu lui même.
  • Il est très efficace sur la calamine des pistons et des chambres de combustion, ainsi que les conduits d'admission et d’échappement (et là-dessus, il ne faut surtout pas utiliser du sable ou des microbilles de verre !).
  • Il est parfaitement soluble dans l'eau, et donc contrairement au sable ou aux microbilles de verre, ce n'est pas grave si il se loge dans les conduits d'huile ou dans des endroits sensibles, car un bon rinçage à l'eau permet de le faire complètement disparaitre de la pièce. Comme du sel en fait !
  • Son prix : bien moins cher que les microbilles de verre au kg
  • il est réutilisable environ 5 fois d'après mon expérience, pas plus. Après, la poudre devient trop fine et n'est plus efficace à l'impacte, mais c'est déjà pas mal.

Inconvénients

  • Il ne va pas être efficace contre certaines impuretés trop dures et très incrustées. Après, tout dépend du niveau de propreté que l'on veut obtenir. Mais ça sable quand même moins bien que les microbilles de verre, il faut l'avouer.
  • Comme il est soluble dans l'eau, si l'air du compresseur devient trop humide, le bicarbonate s'agglomère dans le pistolet de sablage et dans la buse en une espèce de pâte, un peu comme du sel en environnement humide. Malgré un séparateur air/eau sur mon circuit d'air, j'ai constaté que ce problème arrive très vite dès que le compresseur chauffe. Surtout que j'ai fait mes armes en plein été, et que plus l'air est chaud, plus il contient d'humidité. Il faut donc très souvent arrêter pour nettoyer le pistolet et vider/nettoyer le séparateur. J'ai un peu retardé l'apparition du problème en mettant un deuxième séparateur d'eau sur mon circuit d'air.
  • Plus on le réutilise, plus les grains deviennent fins, et plus le problème décrit ci-dessus arrive rapidement. On ne peut pas le réutiliser plus de 5 fois selon mon expérience.

Je vais donc attaquer le sablage du bloc cylindres et de la culasse au bicarbonate, et voir ce que ça donne.

mercredi 29 mai 2019

Démontage moteur (1) Arbres à cames, culasse et bloc cylindres

La première chose que je fais pour le rénovation et le montage de cette GPZ 550 en Café Racer est la rénovation du moteur.

Vu le prix que j'ai payé l'ensemble de la moto, je suis prêt à investir un peu dans la rénovation du moteur afin d'avoir un moulin qui tiendra longtemps. Je vais  donc le démonter entièrement, contrôler les pièces, remplacer ce qui est nécessaire, sabler les pièces apparentes, et les repeindre.

Démontage cache arbres à cames



Le joint est très sur à décoller

Après nettoyage de l'intérieur au nettoyant frein

Je sablerai l'extérieur plus tard.

Sous le cache, ça a l'air en bon état. Ça baigne encore dans l'huile, ce qui est bon signe.




Identification des arbres à cames

Je peux donc aussi vérifier que ce sont bien les arbres à cames de ZX550. J'ai déjà cité ce site très utile qui permet les identifications des moteurs. En voici un extrait :



Et c'est bien ce qu'il y dans mon moteur :






Démontage arbres à cames

Pour sortir les arbres à cames (AAC), il faut retirer le tensionneur de chaine de distribution, et pour ça, il faut démonter la rampe de carburateurs.


 
Tensionneur de chaine de distribution

Je sécurise la chaine de distribution avec un pontet improvisé pour ne pas qu'elle tombe dans le carter du vilebrequin.


Puis je démonte les paliers d'arbres à cames. Ils sont numérotés pour pouvoir être remontés à leur emplacement d'origine.


Malheureusement, au moins deux filetages des trous de fixation de paliers d'arbres à cames sont foirés. Mes prédécesseurs ont du trop forcer sur le serrage des vis, sans respecter les couples. Et voilà ce qui arrive, surtout dans de l'alu avec des filetages aussi petits que celui là (M6). Il faudra les réparer avec des Hélicoils au remontage.


Mais les arbres à cames sont sortis, marqués et rangés bien soigneusement dans une boite en carton.
Les cames sont en bon état visuels, pas de signe de fatigues ni d'usure irrégulière. Au remontage, il faudra bien sûr vérifier le jeu aux soupapes, et ajuster les pastilles en fonction pour retrouver les jeux dans les tolérances d’origine.


La culasse sans les AAC.



Démontage culasse


Culasse démontée

Moteur sans la culasse

A l'intérieur, bien sur, c'est assez calaminé, tant les têtes de piston que les chambres de combustion et les soupapes.






Puis je sors les coupelles de poussée de soupapes, que je numérote soigneusement afin qu'elles retrouvent toutes leur place d'origine au remontage. Idem pour les pastilles de jeu de soupapes, mêmes si je sais déjà que je devrai en remplacer la majorité au remontage de différentes épaisseurs après contrôle du jeu aux soupapes.


Vu que la culasse va passer au sablage, je la nettoie bien à l'essence dans un premier temps.


Enfin, le joint de culasse est sorti, ainsi que les joints toriques et gicleurs de conduites d'huile, et les pions de centrage de la culasse.




Je démonte également les pipes d'admission de la culasse. Elles sont dans un état correct et complètement fonctionnelle, sans aucun doute, mais la protection caoutchouc est un peu abîmée par entroits, et je les changerai si j'en trouve à bon, prix et en excellent état.


Démontage du bloc cylindres

C'est maintenant au tour du bloc cylindres d'être extrait du moteur. Avant ça, je vidange l'huile.


Il faut normalement faire attention qu'aucune saleté de l'extérieur du moteur ne tombe dans le carter vilebrequin, ce qui arrive très facilement vue la crasse emmagasinée autour des goujons. Démonter le bloc cylindres à l'envers peut éviter ça. Dans mon cas, vu que je vais tout démonter et tout nettoyer, je ne m’embarrasse pas de cette précaution.



Bloc cylindres : Face inférieure

Bloc cylindres : Face supérieure

Identification des pistons

Je peux donc aussi vérifier que ce sont bien les pistons de ZX550. En effet, la ZX500 ayant un taux de compression supérieures aux autres versions de la GPZ550 (10:1 contre 9:1), c'est la forme de la tête de piston qui diffère et qui permet ce taux de compression. J'ai déjà cité ce site très utile qui permet les identifications des moteurs. En voici un extrait :


Comme la photo des profils des pistons n'est plus dispo sur ce site, voici un autre lien vers un site qui contient aussi beaucoup d'info sur ces moteurs de GPZ550. dont voici un extrait :

 A gauche : ZX550, à droite, autres versions GPZ550

A gauche : ZX550, à droite, autres versions GPZ550

Sur ces photos, on voit bien que la tête de pistons de la version ZX550 est plus volumineuse que la tête des pistons des autres versions, et de profil radicalement différent. La tête de piston occupe un plus gros volume dans la chambre de combustion = taux de compression supérieur.

Donc là-aussi, je suis rassuré, ce sont bien des pistons de ZX550 que j'ai dans mon moteur, qui est donc bien un ZX550 d'origine (marquage, arbres à cames et pistons). Ca na fait aucun doute sur ces photos :





Comme pour la culasse, je nettoie un bon coup le bloc cylindres à l'essence avant le sablage.


Et je vois que je fais bien, car voici le fond du bac après nettoyage de la culasse et du bloc cylindres. Ce sera ça en moins à sabler !



On va s'arrêter là pour le démontage du moteur pour l'instant, car il faut que je m'assure que je peux bien sabler sans risques la culasse et le bloc cylindres, et obtenir un résultat satisfaisant en vue du futur remontage et mise en peinture.